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Margaux Lejoubioux, médiatrice pour les sports nautiques à l’Ouvre-Boîtes : un métier ancré dans le territoire !

Les entrepreneurs de l’Ouvre-Boîtes sont actifs dans toute la région des Pays-de-la-Loire, notamment en Vendée. Margaux Lejoubioux, à l’Ouvre-Boîtes depuis l’automne 2019, accompagne les projets sportifs nautiques, ce qui l’amène à s’investir dans le Vendée Globe aux côtés du navigateur Armel Tripon. Éclairage.

Margaux, pourquoi avoir choisi l’Ouvre-Boîtes ?

Je suis très intéressée par les valeurs du modèle coopératif et l’idée de participer aux décisions. De plus, un certain nombre de mes amis sont passés par l’Ouvre-Boîtes. J’étais venue à des réunions d’information et l’équipe est hyper réactive, j’ai eu un très bon feeling.

Par ailleurs, mon métier est assez particulier. Je souhaitais à la fois avoir un ancrage local fort, en cohérence avec mon activité, et trouver une alternative à la microentreprise. J’avais envie de raconter quelque chose en lien avec le territoire.

C’est encore assez peu le cas, mais les coopératives auraient intérêt à aller voir ce qui se passe dans les courses au large, pour accompagner des entrepreneurs dans ce secteur qui compte beaucoup d’indépendants précaires, à cause de l’absence de modèle économique viable autour du sponsoring. Le Vendée Globe rythme la vie de ce secteur, on pourrait imaginer une coopérative des métiers de la mer !

Que vous a apporté l’Ouvre-Boîtes ?

Tout simplement… le premier CDI de ma vie ! C’est une possibilité que je n’aurais jamais eue ailleurs, qui ouvre beaucoup de portes : louer, acheter un appartement, investir et emprunter, cotiser. Le statut d’entrepreneur-salarié est très beau : pour moi, c’est un peu l’avenir de l’emploi !

Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton métier ?

La voile de compétition est avant tout un spectacle, c’est pourquoi une course nautique doit aussi vivre à terre. Toutefois, le nautisme est un univers complexe, d’où le besoin de médiation auprès de ses publics potentiels. C’est là que j’entre en scène. Par exemple, pour cette édition du Vendée Globe, je travaille avec des publics scolaires pourles embarquer dans le tour du monde d’Armel Tripon.

Comment se passe cette édition du Vendée Globe, pour toi ?

La course est partie des Sables d’Olonne, le 8 novembre dernier. C’est l’aboutissement de 2 ans de travail, donc un moment fort ! On était tous sur la ligne de départ, mentalement aux côtés des navigateurs. C’est important que la course puisse avoir lieu : on a tous besoin de quitter terre et d’aller voir ce qui se passe derrière l’horizon. Cet événement est porté par un territoire, la Vendée : c’est un lien très fort qui se construit là. Compte-tenu du contexte, je trouve ça « incroyable » que la course ait pu avoir lieu. .

Un conseil pour les porteurs de projet vendéens intéressé·es par le modèle coopératif ?

Oui ! C’est important d’avoir des convictions et de les incarner dans nos activités. Le statut et le salariat relèvent d’un modèle à défendre. On peut porter de très belles causes et projets, mais ça a plus de sens en coopérative, avec une vision de l’entrepreneuriat qui promeut la coopération et le développement de ses capacités.

En un exemple, en quoi consiste ton travail de médiation ?
Nous avons construit un projet pédagogique autour d’Armel et du Vendée Globe. Ce projet implique 20 classes de 8 écoles issues du réseau d’éducation prioritaire nantais. Nous leur proposons un parcours pédagogique au cours duquel elles rencontrent l’équipe d’Armel, un météorologue, une illustratrice, un auteur, un scientifique qui les aident à s’approprier la course. Les classes correspondent directement avec le navigateur : elles sont au cœur de l’action !
Les bateaux sont des monstres de technologie. Il faut donc donner des clés de lecture au public pour qu’il comprenne ce qui se joue dans la course. Mon métier est de donner envie de fabriquer des histoires autour de ces aventures sportives. Ça passe notamment par un travail sur le vocabulaire du nautisme, qu’il faut s’approprier ! En faisant ça, on contribue à déconstruire l’élitisme.