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« L’ESS répond à une prise de conscience du public » | Julie Hennenfent, entrepreneure à l’Ouvre-Boîtes

Julie Hennenfent et Vincent Leroux, d'Échos nature (l'Ouvre-Boîtes 44)

Pendant le mois de l’ESS 2020, nous vous emmenons à la rencontre des entrepreneur·es de l’Ouvre-Boîtes. Aujourd’hui, Julie Hennenfent nous parle à la fois de l’activité professionnelle qu’elle partage avec Vincent Leroux, Échos Nature, et de son attachement au modèle de la coopérative. Ensemble, ils se projettent durablement dans la coopérative… et en deviennent sociétaires cette année !

Pourquoi avoir choisi l’Ouvre-boîtes ?

Nous venons du « terrain » : nous sommes animateurs dans l’âme. Par contre, la gestion, la compta, la réalisation d’un budget prévisionnel : toutes ces problématiques d’entrepreneur·e nous touchaient beaucoup moins. Nous voulions aussi travailler ensemble, dans la même structure, pour la cohérence et la communication, et non pas dans deux microentreprises.

Nous avons participé à une réunion de l’Ouvre-Boîtes, via le Centre d’initiatives locales (CIL) de Saint-Nazaire. Nous avons été séduit·es par l’accompagnement proposé, le fait d’avoir un tuteur dédié, un accompagnement commercial, mais aussi par la combinaison du statut de salarié et de la liberté de l’entrepreneur. Ça nous faisait beaucoup moins peur que de démarrer seul·es.

Être dans un réseau était aussi un argument très rassurant.

Vous avez fait le choix de devenir sociétaires de l’Ouvre-Boîtes, pourquoi ?

En effet, nous sommes actuellement engagés dans le processus d’accession au sociétariat de la coopérative : on s’y sent bien, ces trois premières années sont passées terriblement vite. Nous avons toujours eu des interlocuteurs très réactifs et à notre écoute, notamment dans l’équipe d’appui. Le réseau compte aussi : même si on ne voit pas souvent les autres entrepreneurs, on sait qu’on n’est pas seuls.

Maintenant que notre activité a trouvé son rythme, on aimerait mettre davantage la main à la pâte pour le collectif. On serait hyper partants pour contribuer à développer une antenne sur notre territoire, Pornic, et la représenter !

Connaissiez-vous l’économie sociale et solidaire avant ?

On connaissait l’économie sociale et solidaire, mais pas très bien et plutôt du bout du doigt. Nous venions du monde de l’éducation à l’environnement. Je connaissais aussi les Ecossolies, mais sans m’y impliquer.

S’inscrire dans l’économie sociale et solidaire est devenu important très rapidement, quand nous nous sommes lancés : nous sommes convaincu·es qu’il y a une réelle prise de conscience du public, une volonté de plus en plus forte de faire vivre l’économie locale, de valoriser les circuits courts et de réaliser des achats plus responsables. Nous sommes également convaincu·es que la crise de la Covid a renforcé cette prise de conscience.

Pour nous, le fait de faire partie de l’ESS constitue un atout, c’est indéniable. En plus, cela permet de pouvoir s’organiser collectivement (par exemple pour un marché), d’avoir une reconnaissance institutionnelle et du territoire !

Quel conseil donneriez-vous à un porteur de projets ?

La coopérative, c’est une bonne idée : il ne faut pas se fermer la porte. Allez aux rendez-vous d’information collective, constatez vous-même les atouts et les contraintes (il y en a forcément) du modèle. Venez rencontrer les entrepreneurs, débutants ou qui ont l’expérience nécessaire pour prendre du recul !

Avec Échos Nature, Vincent et moi avons deux activités principales. Notre cœur de métier : guides nature. Dans le Pays de Retz, nous faisons découvrir le littoral et sa richesse, la forêt, les marais, les zones humides. Nous avons des sessions thématiques, par exemple la découverte des insectes pour les enfants.
Nous avons dû imaginer une activité complémentaire pour les mois les plus froids. D’abord des ateliers de cuisine avec les algues, toujours dans cette perspective de transmission. Nous avons aussi développé une gamme de produits alimentaires : algues séchées, préparations en conserve, sous la marque Alg’Dente. Nous avons profité du premier confinement pour réaliser un livre de recettes, « Je cuisine les algues : nos inspirations Alg’dente » !