Qu’est-ce qu’une CAE ?

Née en 1997 à Lyon, les Coopératives d’Activité et d’Emploi sont des acteurs locaux porteurs d’un projet ambitieux : faire société. A l’origine, l’idée était de développer un concept novateur dans le champ de la création d’activité : permettre à tout un chacun d’expérimenter le lancement d’une activité sans se mettre en danger, dans un espace qui sécurise tant le porteur que le projet.

Les CAE ont donc débuté par l’accompagnement de porteurs de projet, porteurs qui sont devenus entrepreneurs et qui ont, soit créé juridiquement leur propre entreprise, soit contribué, au travers de leur projet professionnel personnel et de leur engagement sociétarial, à l’évolution de ce que sont aujourd’hui les CAE : des entreprises partagées constituées en un réseau national : Coopérer Pour Entreprendre.

Une entreprise partagée

Entreprise partagée car la coopérative est aujourd’hui constituée à la fois d’entrepreneurs salariés en phase de développement, d’entrepreneurs salariés associés et d’une équipe permanente salariée associée.

Une entreprise partagée parce qu’aujourd’hui, par l’accession au sociétariat des entrepreneurs, le métier initial de la structure coopérative, l’accompagnement, n’est plus « majoritaire ». La CAE est une structure multi-activités professionnelles dont l’accompagnement est l’un de ses volets.

Un entreprise partagée parce que l’on y cultive la coopération et la mutualisation.

Alternative à l’auto entreprenariat, la coopérative d’activité et d’emploi accueille des projets individuels pour qu’ils se développent dans un terreau collectif basé sur le lien, le partage, l’échange…dans le respect de l’intérêt individuel.

En mutualisant des services (compta, gestion, trésorerie, prêt…), des outils en ligne (gestion, réseau social…), des compétences internes, des espaces de travail…, la coopérative développe en son sein une véritable dynamique de réseau.

Une entreprise partagée parce que chacun, via le sociétariat et quelque soit son entrée dans la coopérative, a accès à la gouvernance de l’entreprise selon la règle des Scop : 1 homme/femme = une voix.

L’innovation apportée réside dans le fait de mixer des éléments incompatibles dans l’univers classique de la création d’entreprise : entrepreneur et salarié à la fois, autonomie et collectif, entraide économique et concurrence…c’est en quelque sorte la mayonnaise des contraires…mais elle prend !
Ecole de coopération et de démocratie, coopérative de développement local, entreprise sociale et solidaire, les CAE ont obtenu en 2014 une légitime reconnaissance via le vote de la loi ESS.

Les CAE permettent de rompre l’isolement et d’engendrer des collaborations. La mixité des parcours, des âges, des expériences et des activités donnant des résultats quelquefois inespérés. » (L’Oeil à la Page publié dans Made In Coop, juin 2009)

C’est quoi une SCOP ?

 

Un projet : faire société

L’idée de progrès social et d’émancipation des personnes rejoint les valeurs de l’ensemble des scop. Appliquée au champ de la création d’entreprise, cette idée amène à transformer des logiques individuelles en logiques sociales pour permettre à des professionnels de travailler collectivement, à rebours de l’incitation auto-entrepreneuriale. En ce sens, la première responsabilité sociétale des CAE consiste justement à « produire de la société ».

Pour comprendre le phénomène Coopérer pour entreprendre, il faut accepter l’invitation des Coopératives d’Activité et d’Emploi à penser à contre-courant. Une CAE n’est pas un objet, c’est un projet. Elle n’est pas une organisation, elle est une dynamique. Elle n’est pas un cadre théorique « tombé d’en haut », elle est un faisceau de pratiques « émergeant d’en bas ». Elle n’est pas une entreprise déconstruite, mais une entreprise qui se reconstruit. (Extrait d’un article de Stéphane Veyer et Joseph Sangiorgio dans la revue de l’entreprenariat 200